L’éthique dans la finance et l’économie islamique renvoient à un mode de pensée ou une institution intérieure dont chaque individu se doit de s’approprier. Et celle-ci doit conduire à l’amour et au respect déontologique, à l’efficience et à la perfection dans le travail. Et cela va évidemment conduire à la réalisation du principe de vie devant régir l’existence de l’individu sur terre. Et c’est cet état d’esprit qui vise à mettre l’individu dans un équilibre parfait.
Qui sont les acteurs qui porteront le fardeau de la conceptualisation et de la vulgarisation de ces institutions intérieures ?
L’éthique se construit par un processus continu et bien structuré qui s’enracine au fur et à mesure à travers différents canaux d’apprentissage que sont :
-Le bas âge, moment où se situe la responsabilité parentale dans le cocon familial.
-Les frères et sœurs et les proches
-Les guides religieux ; malheureusement rares sont ceux qui inculquent des valeurs à leurs fidèles et leur montrent le droit chemin.
-Le maître à l’école, les copains au niveau du club et le professeur à l’université.
-L’imam dans la mosquée à travers les prêches du vendredi.
Celles-ci, remontant à des siècles, sont malheureusement en déphasage avec la réalité du vécu quotidien des sénégalais. Ces derniers devraient s’inscrire dans une logique de poser régulièrement les problèmes et de les schématiser en vue d’esquisser la solution de l’islam par rapport à ces difficultés.
-Les médias, qui constituent l’expression superficielle de l’identité d’une nation, devraient se donner comme mission régalienne d’éduquer et de vulgariser, perpétuant ainsi les valeurs originelles de notre société. Malheureusement, le constat est fait qu’en zappant sur les chaines de télévision ou en faisant un rapide survol sur les sites Internet les plus consultés, on a souvent droit à quelques aberrations. Celles qui consistent à voir des émissions, des magazines ou des articles incitatifs à la débauche, à l’aliénation culturelle, à la paresse et à la dépendance. Ce divertissement perpétuel par les médias et la propension à ne pas traiter effectivement les problèmes sociaux,économiques, environnementaux, voire scientifiques qui semblent être relégués au second plan, nous poussent à nous demander si la société moderne constitue véritablement un terreau propice pour abriter l’industrie de la finance islamique. L’on serait tenté de répondre par la négative si on se réfère à l’état actuel du paysage médiatique. Les médias sont comme déviés de leur trajectoire pour se livrer à la propagande et à la perpétuation de ces mauvaises valeurs précitées. Cette manière de faire risque d’accoucher d’un stéréotype grave chez le citoyen qui tendrait à lui faire croire que l’idéal serait toujours de devenir artiste, lutteur ou footballeur au lieu d’être un travailleur ou un maitre.
Pour juguler ce problème phénoménal qui tend ses tentacules dans les foyers musulmans, il urge de faire appel au bon sens et de réfléchir sur les moyens de s’en sortir. Il y a la nécessité d’une réflexion globale et d’un diagnostic sans complaisance des problèmes. Et cela implique, à notre avis,une autre nécessité, celleimpérieuse d’organiser les états généraux des médias. Il serait même opportun de créer un haut conseil supérieur pour l’éthique et les valeurs qui se déploiera pour une mission de protection de la société contre les dérives, et de préservation des valeurs humanistes. Cet organe devra se doter de pouvoirs coercitifs et de moyens logistiques à même depermettre de bien mener et accomplir ce pour quoi il a été institué.